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July 24, 2024
December 1, 2024

Quels sont les 3 gestes à réaliser face à un arrêt cardiaque ?

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[Co-écrit avec le Dr Pascal Cassan]

Gestes face à un arrêt cardiaque


Face à un arrêt cardiaque, il y a 3 gestes simples à retenir qui permettent d'augmenter drastiquement les chances de survie de la victime : alerter, masser, défibriller. En effet, il est possible de changer les choses car l'arrêt cardiaque est la première cause de mortalité évitable en France. Or, le taux de survie est très très faible. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas assez de défibrillateurs sur le territoire. Mais aussi parce que la population ne sait pas et n’ose pas intervenir. Je ne saurai pas différencier un arrêt cardiaque d’un simple malaise, je risque d’empirer la situation, j’ai peur de casser des côtes en faisant un massage cardiaque, les défibrillateurs sont destinés aux secouristes ou aux médecins… On ne compte plus le nombre d’idées reçues qu’il existe à ce sujet ! 

Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur le sujet avec le Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste et conseiller de la Croix Rouge, et de vous rassurer car sachez-le : vous pouvez sauver une vie. 

Quelques chiffres sur l’arrêt cardiaque

“C’est plus de 40 000 morts subites que l’on dénombre et qui bien sûr devraient, pour certaines, êtres sauvées par l‘intervention d’un premier témoin et par l'usage d’un défibrillateur.” -  Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste, médecin conseiller de la croix rouge française et directeur du centre mondial de référence des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge dans le domaine des premiers secours.

Chaque année en France, 50 000 personnes meurent d'un arrêt cardiaque, c'est 15 fois plus que les décès par accidents de la route et 300 fois plus que les incendies par exemple.

Contrairement aux idées reçues, absolument tout le monde est concerné puisque les victimes ont en moyenne 60 ans et sont parfois beaucoup plus jeunes.

Alors que l'on trouve de plus en plus de défibrillateurs dans les lieux publics, 80% des arrêts cardiaques se produisent à domicile. Le reste, principalement sur le lieu de travail.

Actuellement, le taux de survie n'est que de 5%, ce qui est extrêmement faible...  La raison ? Il faut intervenir dans les 4 premières minutes pour maximiser les chances de survie de la victime, alors que les secours mettent en moyenne 10-15 minutes à arriver. 

C'est donc le 1er témoin qui peut changer les choses avec des gestes simples, à la portée de tous. En effet, des exemples existent dans le monde. À Seattle aux Etats-Unis ou à Piacenza en Italie, le taux de survie face à l'arrêt cardiaque dépasse les 50%, soit 10 fois plus qu'en France... Tout simplement parce que l'ensemble de la population est formée aux gestes de premiers secours et parce qu'il y a des défibrillateurs partout. 

Comment reconnaître un arrêt cardiaque ?

Physiologiquement parlant, une personne est en arrêt cardiaque lorsque son cœur ne fonctionne plus ou qu’il fonctionne d’une façon anarchique. Il ne peut alors plus assurer son rôle de pompe et donc l’oxygénation des organes, dont le cerveau. 

“Les signes de l'arrêt cardiaque sont clairs. Tout d’abord, une perte de connaissance brutale que l’on mesure parce que la personne ne parle pas, ne répond pas aux questions simples. Ensuite, le fait d’évaluer sa respiration. Respiration qui est anormale voire absente. C'est-à-dire une respiration très inefficace, très saccadée allant vers l'arrêt respiratoire complet qui là, est le signe majeur de l’arrêt cardiaque, l’arrêt de la fonction circulatoire qui est le signe d’un mort quasi imminente.” - Dr Pascal Cassan

Comme l’explique le Dr Pascal Cassan, pour déterminer si une personne est en arrêt cardiaque, il y a deux éléments à vérifier.

La conscience

Pour cela, prenez la main de la victime et parlez-lui fort : “Ouvre les yeux, serre-moi la main si tu m’entends !”.

La respiration 

Si elle ne réagit pas, vérifiez sa respiration. Pour cela, basculez prudemment sa tête en arrière, penchez-vous, observez si son ventre et sa poitrine se soulèvent et écoutez si d’éventuels sons sont provoqués par la respiration, le tout pendant 10 secondes.

Si la victime est inconsciente et qu’elle ne respire pas, elle est donc en arrêt cardiaque. Il s’agit d’une urgence vitale, il faut agir immédiatement ! 

Comment réagir face à un arrêt cardiaque ?

Pour sauver une vie face à un arrêt cardiaque, il y a 3 gestes à retenir et qui sont réalisables par absolument n’importe qui. 

1/ Alerter

Alertez les secours en composant le 112, qui est le numéro d’urgence européen. Vous pouvez aussi appeler le 15 (SAMU) ou le 18 (Pompiers). 

Donnez-leur un maximum de détails sur la situation, le lieu où vous vous trouvez, les informations d’accès (adresse, numéro du bâtiment, codes d’interphone…) et toute autre donnée qui pourrait leur être utile. 

Ensuite, mettez votre téléphone en haut-parleur. Les secours pourront ainsi vous guider et vous rassurer tout au long de l’intervention, jusqu’à leur arrivée. 

2/ Masser

Débutez immédiatement un massage cardiaque. Cette technique de réanimation permet d’oxygéner les organes d’une victime en arrêt cardiaque en rétablissant une circulation artificielle du sang.

Avant toute chose, la victime doit être installée en position horizontale, sur le dos, de préférence sur un plan dur (sol, table, etc). 

Ensuite,

  • Placez-vous  à genoux au plus près de la victime ;
  • Dénudez la poitrine de la victime, dans la mesure du possible ;    
  • Positionnez le talon de votre main au centre de la poitrine de la victime, sur la partie inférieure du sternum ; 
  • Entrecroisez vos deux mains et faites des compressions à un rythme de 100 à 120 compressions par minute et 5 cm de profondeur ; 
  • Gardez vos bras bien perpendiculaires par rapport à la victime, tendez les bras, verrouillez les coudes et n’arrêtez jamais jusqu’à l’arrivée des secours ou jusqu’à ce que le défibrillateur lance une nouvelle analyse.

💡Bon à savoir ! De nombreuses personnes n’osent pas réaliser un massage cardiaque, par peur de casser les côtes de la victime. Idéalement, il est recommandé de ne pas appuyer sur les côtes lors des compressions. Mais en réalité, ce n’est absolument pas grave de casser des côtes pendant un massage cardiaque car ça se soigne et surtout, si la victime survit, elle retiendra que vous lui avez sauvé la vie et en oubliera certainement ses douleurs à la poitrine 😉 

3/ Défibriller

Utilisez un défibrillateur le plus tôt possible, s’il est à portée de main. Cette technique peut permettre de retrouver une activité cardiaque normale.

Les défibrillateurs automatisés externes (DAE) sont utilisables par absolument tout le monde, sans connaissance particulière ni formation spécifique. Il suffit de les allumer et de suivre leurs instructions. Ils vont analyser l’activité électrique du cœur de la victime et délivrer, ou non, un choc. Vous n’avez absolument aucune décision à prendre et il n’y a aucun risque d’aggraver la situation. 

👉 Découvrir comment utiliser un défibrillateur dans cet article. 

“Le défibrillateur, aidé par les compressions thoraciques, vont permettre d’augmenter les chances de survie de la victime de manière très significative. Allant de 5% si on ne fait rien, à pratiquement 20%.” - Dr Pascal Cassan

Peut-on intervenir seul face à un arrêt cardiaque ?

Face à un arrêt cardiaque, si vous êtes plusieurs témoins, entraidez-vous pour agir le plus rapidement possible ! Demandez à la personne présente à vos côtés d’alerter les secours et envoyez-la récupérer le défibrillateur pendant que vous commencez le massage cardiaque. Ensuite, une fois le défibrillateur installé sur la victime, relayez-vous pour faire un massage cardiaque continu sans interruption jusqu’à l’arrivée des secours.

Toutefois, si vous êtes seul, ce n'est pas un problème ! La priorité est d’appeler les secours afin qu’ils viennent vous relayer le plus rapidement possible, car vous n’êtes que le premier maillon de la chaîne de secours, et de débuter le massage cardiaque le plus tôt possible. En ce qui concerne le défibrillateur, n’allez le chercher que s’il est dans votre champ de vision ou s’il est à moins d’une minute. Si ce n’est pas le cas, ne perdez pas de temps ! Contentez-vous de réaliser des compressions thoraciques à la victime, sans interruption, jusqu’à l’arrivée des secours.

👉 Découvrir en images comment réagir seul face à un arrêt cardiaque dans cet article.

Peut-on empirer la situation face à un arrêt cardiaque ?

L’arrêt cardiorespiratoire est la situation la plus grave pour la personne qui en est victime. Si vous n’intervenez pas, elle mourra de toutes les façons. Il n’y a donc pas une seconde à hésiter, le seul risque que vous puissiez prendre, c’est celui de sauver une vie.   

“Un défibrillateur ne peut jamais se tromper. La sensibilité d’un défibrillateur est grande. Bien plus grande que n'importe quel outil informatique. Il est clair que lorsqu’il décide de choquer la victime, c’est-à-dire d’envoyer un choc électrique à la victime, il ne peut pas se tromper. Par ailleurs, il ne peut pas non plus représenter un risque pour le sauveteur puisqu’avant ce choc, il lui demandera de s'écarter de la victime afin de ne prendre aucun risque.” - Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste, médecin conseiller de la croix rouge française et directeur du centre mondial de référence des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge dans le domaine des premiers secours.

💡Bon à savoir ! Depuis juillet 2020, la loi a instauré le statut de "citoyen sauveteur", défini comme "toute personne intervenant bénévolement en cas de danger grave et immédiat". Ce statut vise à promouvoir les gestes qui sauvent, notamment le massage cardiaque et l'utilisation d'un défibrillateur, tout en limitant la responsabilité du citoyen sauveteur lors de son intervention. Concrètement, si vous portez secours à une victime d’arrêt cardiaque qui ne s’en sort pas ou qui a des séquelles par la suite, vous ne risquez rien judiciairement. 

Sources
  • Fédération française de cardiologie
  • Recommandations relatives à l’unité d’enseignement PSC1

Aleksandra Pazik
Publié par
Aleksandra Pazik
December 1, 2024
Jul 24, 2024
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