Qu’est-ce qu’un défibrillateur cardiaque ?

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[Co-écrit avec Dr Pascal Cassan et Dr Marina Clément]

Un défibrillateur cardiaque est un appareil médical conçu pour restaurer un rythme cardiaque normal en cas de fibrillation ventriculaire (battements chaotiques des ventricules), en envoyant un choc électrique. Il est donc essentiel d’utiliser un défibrillateur dès les premières minutes d’un arrêt cardiaque pour augmenter les chances de survie des victimes.

Dans cet article, nous verrons plus en détail ce qu’est un défibrillateur cardiaque, à quoi cela sert, qui peut l’utiliser et surtout comment s’en servir. 

Qu'est-ce qu'un défibrillateur cardiaque ?  

Définition et fonctionnement

En temps normal, le cœur agit comme une pompe, se contractant pour permettre la circulation du sang dans tout le corps et ainsi oxygéner les organes. Lors d’un arrêt cardiaque, le cœur bat de façon chaotique dans les premières minutes (fibrillation ventriculaire) ou cesse de battre (asystolie), rendant son fonctionnement de pompe inefficace. 

En cas d’arrêt cardiaque, le défibrillateur a donc un rôle essentiel à jouer. Mais quel est son fonctionnement ? Nous l’évoquions en introduction de cet article, un défibrillateur cardiaque fonctionne en détectant les rythmes cardiaques anormaux, notamment la fibrillation ventriculaire (on vous en dit plus ci-dessous), et en envoyant un choc électrique pour rétablir un rythme normal. 

Concrètement, qu’est-ce que la fibrillation ventriculaire ? Il s’agit d’une arythmie cardiaque grave (trouble du rythme cardiaque) où les ventricules (les deux cavités inférieures du cœur) se contractent de façon désorganisée, rapide et inefficace. Ce chaos empêche le cœur d'accomplir sa fonction principale : faire circuler le sang vers les organes vitaux. Si cela n'est pas traité rapidement, par exemple à l'aide d'un choc électrique via un défibrillateur, cela peut entraîner un arrêt cardiaque et la mort en quelques minutes.

💡 Bon à savoir ! L'appareil analyse automatiquement l'activité cardiaque et ne délivre un choc que si cela est nécessaire. En effet, si le cœur est en asystolie (arrêt complet du cœur) aucune défibrillation ne sera recommandée. Il faudra cependant poursuivre le massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.

Les types de défibrillateurs cardiaques

Il existe trois principaux types de défibrillateurs :

• Défibrillateur automatisé externe (DAE) : il analyse le rythme cardiaque et délivre un choc automatiquement si nécessaire. Conçu pour être utilisé par des non-professionnels. Par exemple, le défibrillateur Lifeaz est un défibrillateur automatisé externe.
• Défibrillateur semi-automatique (DSA) : l'appareil recommande un choc, mais c'est à l'utilisateur d'appuyer sur le bouton pour l'administrer.
• Défibrillateur implantable (DCI) : placé sous la peau des personnes à risque, il surveille le cœur en permanence et délivre des chocs au besoin.

“Les défibrillateurs automatisés externes sont ceux utilisés par le citoyen en complément du massage cardiaque. Il y a ensuite les défibrillateurs implantables. Ces défibrillateurs sont les anges gardiens des victimes qui ont été sauvées d’un arrêt cardiaque et qui vont avoir dans leur corps, sous leur peau, un défibrillateur qui permettra de décider de manière automatique d'envoyer un choc parce que le coeur récidive dans son état de fibrillation.” - Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste, médecin conseiller de la croix rouge française et directeur du centre mondial de référence des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge dans le domaine des premiers secours.‍

À quoi sert un défibrillateur cardiaque dans la chaîne de survie ?  

Un défibrillateur cardiaque sert lorsqu'une personne présente les signes d'un arrêt cardiaque : elle ne respire plus ou présente une respiration anormale (gasp), ne réagit pas, et ne présente aucun pouls. En cas de fibrillation ventriculaire ou de tachycardie ventriculaire (battements rapides des ventricules) sans pouls, le défibrillateur va jouer un rôle clé dans la chaîne de secours pour maximiser les chances de survie de la victime.

💡 Bon à savoir ! Le taux de survie en France est seulement de 5% car il faut intervenir dans les 4 premières minutes de l’arrêt cardiaque, alors que les secours mettent en moyenne 10-15 minutes à arriver. Dans 70% des cas, un témoin est présent et peut sauver une vie avec des gestes simples mais essentiels.

La chaîne de survie repose sur l'alerte rapide des secours, la réanimation cardio-pulmonaire (manœuvres pour rétablir la circulation sanguine), la défibrillation précoce (utilisation d’un défibrillateur) et les soins avancés prodigués par les médecins. Lorsqu'il est utilisé dans les premières minutes, le défibrillateur permet de rétablir le rythme cardiaque, comme vu précédemment, avant la prise en charge par les secours.

“Le défibrillateur est un outil qui est indispensable. Bien sûr, ce n’est qu’un outil face à une réanimation cardio-pulmonaire, le massage cardiaque doit être effectué immédiatement. Mais le défibrillateur, lui, va être là pour faire face à une circulation anarchique du cœur qui se situe souvent dans les premières minutes, premières secondes de l’arrêt cardiaque. La fibrillation ventriculaire. Ce défibrillateur va permettre de remettre en ordre l'activité électrique du cœur, aidé par les impressions thoraciques, parce que les deux, conjointement, vont permettre d’augmenter les chances de survie de la victime de manière très significative, allant de 5% si on ne fait rien à pratiquement 20%.” - Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste, médecin conseiller de la croix rouge française et directeur du centre mondial de référence des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge dans le domaine des premiers secours.

‍Qui peut utiliser un défibrillateur cardiaque ?  

Maintenant que vous savez à quoi sert un défibrillateur cardiaque, il est temps d’aborder une question qui revient souvent : qui peut utiliser un défibrillateur ? Étant donné qu’il s’agit d’un dispositif médical, il est totalement légitime de se poser cette question. Mais rassurez-vous, la plupart des défibrillateurs cardiaques sont conçus pour être utilisés par le grand public, autrement dit tout le monde.

“Le défibrillateur est un outil utilisable par chacun d’entre nous. En effet, il est simple. Il donne toutes les indications, le plus souvent vocales, à son utilisateur dès l’ouverture et jusqu’à l'utilisation du premier choc qui sera délivré à la victime.” - Dr Pascal Cassan, médecin urgentiste, médecin conseiller de la croix rouge française et directeur du centre mondial de référence des sociétés de la croix rouge et du croissant rouge dans le domaine des premiers secours.

Même si vous n’êtes pas médecin ou secouriste, vous avez totalement le droit d’utiliser un défibrillateur. En effet, la loi française permet à toute personne de manipuler un défibrillateur en cas d'urgence, car ces appareils sont pensés pour prévenir toute mauvaise manipulation. Une intervention rapide, même par un citoyen non formé, peut donc augmenter significativement les chances de survie d'une victime d'arrêt cardiaque.

“Quand la victime est en arrêt cardiorespiratoire, c’est difficile de faire pire puisque chaque minute qui passe, c’est 10% de survie en moins. Donc au bout de 10 minutes, le malade à 100% de chance de mourir. Donc il faut vraiment agir vite et on ne peut jamais empirer la situation. Il ne faut jamais craindre d’aggraver la situation, vous pouvez toujours faire quelque chose et finalement, la possibilité de sauver une vie.” - Dr Marina Clément, chirurgien cardiaque.

Les modèles automatiques sont très simples d'utilisation et sont souvent équipés de guides audiovisuels qui expliquent chaque étape de l'intervention, rendant leur utilisation très intuitive même pour les non-formés.

‍Comment utiliser un défibrillateur cardiaque ?  

Utiliser un défibrillateur est hyper simple et à la portée de tout le monde ! Grâce aux modèles automatiques comme le défibrillateur Lifeaz, même un enfant de 10 ans peut s’en servir. Voici les grandes étapes :

1. Allumez le défibrillateur : suivez les instructions vocales et visuelles.
2. Placez les électrodes : collez-les sur la poitrine de la victime selon les schémas fournis.
3. Laissez l’appareil analyser le rythme cardiaque : le défibrillateur analysera si un choc est nécessaire et le délivrera par lui-même. 
4. Continuez le massage cardiaque jusqu'à l'arrivée des secours.

‍Quand ne pas utiliser un défibrillateur ?  

Un défibrillateur cardiaque ne doit pas être utilisé dans certaines situations, notamment si la personne est consciente, respire normalement, ou présente des signes de circulation (mouvement, toux, etc.). De plus, il ne doit pas être utilisé dans des environnements dangereux comme en présence d'eau (pour éviter les risques d'électrocution) ou de matériaux inflammables.

Dans le cas où la victime n’est pas en arrêt cardiaque, pas d’inquiétude ! Le défibrillateur détectera que la victime a un rythme cardiaque normal et ne délivrera pas de choc électrique. Donc rassurez-vous, il n’y a aucun risque de se tromper ou d’aggraver la situation.

‍L’importance de la complémentarité des gestes qui sauvent et du défibrillateur

L’arrêt cardiaque n’est pas une fatalité. Des exemples le prouvent, comme Seattle aux Etats-Unis ou Piacenza en Italie, qui affichent plus de 50% de taux de survie. Comment ?

En formant l’ensemble de la population aux gestes qui sauvent et en installant des défibrillateurs partout, cela permet ainsi de passer d’un taux de survie à 5% à quasiment 40%.

Il est essentiel de former le plus grand nombre de personnes aux gestes qui sauvent et à l'utilisation des défibrillateurs. Des initiatives dans les entreprises, écoles et collectivités permettent de sensibiliser le public à l'importance du massage cardiaque et de l'utilisation des défibrillateurs. Ces formations, bien que non obligatoires pour utiliser un défibrillateur, augmentent la confiance des utilisateurs en cas de besoin.

‍Conclusion  

Vous l’aurez compris, le défibrillateur cardiaque est un appareil essentiel pour augmenter drastiquement les chances de survie lors d'arrêts cardiaques. Son utilisation extrêmement simple et à la portée de tous permet une intervention rapide, augmentant ainsi les chances de survie. La sensibilisation et la formation du public, ainsi que l'implantation de plus de défibrillateurs dans les lieux recevant du public ou les résidences d’habitation, sont des éléments indispensables pour renforcer la chaîne de survie.